par Faouzi Oki
L'agence d'espionnage israélienne, le Mossad, cherche à recruter des agents au Yémen pour recueillir des renseignements en vue d'une éventuelle escalade des frappes militaires contre ce pays, a indiqué le quotidien libanais Al-Akhbar, dans un rapport publié le 15 octobre. «Israël cherche à séparer la question du Yémen de la guerre de Gaza pour préparer une attaque militaire contre Sanaa. À cette fin, les autorités israéliennes tentent de recruter et d'embaucher des espions au Yémen», souligne le rapport.
Au cours des deux derniers jours, le Mossad a lancé une campagne de recrutement massive via les plateformes de médias sociaux, appelant les opposants au mouvement de résistance yéménite Ansarullah à rejoindre l'Unité 504, qui mène des opérations clandestines et secrètes, ajoute Al-Akhbar. Le rapport précise que des observateurs à Sanaa ont mis en garde contre cette décision, affirmant que les activités du Mossad trahissent la volonté d'Israël d'intensifier ses opérations de renseignement au Yémen et de mener des attaques préventives en représailles au soutien yéménite aux Palestiniens de Gaza.
Le quotidien souligne que même si les opérations de soutien yéménites dans la bande de Gaza ont cessé depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu au début de la semaine, les menaces d'Israël contre Sanaa n'ont pas cessé. Récemment, la chaîne 12 israélienne a confirmé que le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou prévoyait de poursuivre les frappes contre le Yémen même après la fin de la guerre à Gaza. La chaîne, citant un haut responsable de la sécurité israélienne anonyme, a déclaré que le cabinet avait décidé de traiter la question du Yémen séparément de la guerre de Gaza, de sorte que la confrontation militaire avec le Yémen se poursuivrait après le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
En décembre 2024, un responsable yéménite a déclaré avoir découvert un réseau d'espionnage travaillant pour les services secrets du Mossad et la CIA. Dans un communiqué officiel, Ansarullah a déclaré que les espions étaient chargés d'identifier et de surveiller les sites militaires yéménites, tels que ceux des forces de missiles, de drones et de la marine, ainsi que les dépôts d'armes, et de localiser et de collecter des informations sur les personnalités politiques et militaires et d'autres individus au Yémen. Le réseau d'espionnage était dirigé par un Saoudien nommé Hamid Hussein Majali, actif au Yémen depuis le 7 octobre 2023, qui tente de recruter des locaux pour mener des activités d'espionnage et entraver les frappes de représailles de l'armée yéménite contre les intérêts israéliens en soutien à Gaza.
Le gouvernement yéménite réaffirme son soutien à la population de Gaza à la suite de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, a déclaré le président du Conseil politique suprême, Mahdi al-Mashat, lors d'un discours prononcé, lundi 13 octobre, à l'occasion du 62ème anniversaire de la révolution yéménite. Mashat a appelé les pays arabes et musulmans à adopter une position unie face aux violations et atrocités israéliennes contre les pays de la région. Il a déclaré que le Yémen continuerait de surveiller de près et avec diligence la mise en œuvre de l'accord de trêve et l'acheminement de l'aide à Gaza.
Mashat a averti que le Yémen était prêt à réagir à toute évolution concernant la trêve à Gaza. Il a salué les sacrifices consentis par tous ceux qui ont soutenu le peuple palestinien opprimé, en particulier le mouvement de résistance libanais Hezbollah, ainsi que les peuples d'Irak et d'Iran. Le responsable yéménite a également salué les positions prises par les peuples du monde entier contre les crimes israéliens de génocide et de famine à Gaza. Il a remercié tous les pays qui ont rompu leurs relations avec Israël ou lui ont imposé des sanctions dissuasives.
«Nous œuvrerons au développement et à l'amélioration de nos capacités militaires dans tous les domaines afin de pouvoir affronter toutes les technologies militaires modernes de l'ennemi», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Le développement de nos capacités militaires s'inscrit dans le cadre de notre préparation à toute nouvelle évolution et vise à assurer la dissuasion face à la féroce agression contre notre pays et notre nation, Nous continuerons de défendre notre pays jusqu'à la libération de chaque centimètre carré du territoire de la République du Yémen et l'expulsion de tout occupant usurpateur qui a violé les richesses du peuple et versé le sang de ses fils», a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre génocidaire israélienne dans la bande de Gaza en octobre 2023, les forces yéménites ont mené de nombreuses opérations de soutien aux Gazaouis touchés par la guerre, frappant des cibles dans l'ensemble de la Palestine occupée, ainsi que des navires israéliens ou des navires se dirigeant vers les ports israéliens. Après plus de deux ans de bombardements incessants qui ont tué des dizaines de milliers de Palestiniens, Israël a cédé à la pression internationale et approuvé un accord négocié par les États-Unis visant à mettre fin à sa guerre génocidaire contre Gaza et à échanger des prisonniers avec les factions de la Résistance palestinienne.
Le cabinet du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a annoncé tôt le 10 octobre approuver un accord mettant fin à la guerre dans la bande de Gaza. Cet accord fait suite à quatre jours de négociations indirectes entre les deux parties à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec des délégations de Turquie, d'Égypte et du Qatar, sous la supervision des États-Unis. L'accord prévoit que l'armée israélienne se retire jusqu'à la ligne jaune dans les 24 heures, après quoi le Hamas libérera les captifs encore en vie dans les 72 heures. Depuis octobre 2023, la guerre israélienne a tué au moins 67 869 Palestiniens principalement des femmes et des enfants et réduit Gaza en ruines, suscitant l'indignation internationale et des appels à la responsabilisation.